La guerre déclenchée le 24 février par l’invasion russe de l’Ukraine a fait des milliers de morts, militaires comme civils.
Kiev faisait état samedi d'”environ 1.300″ soldats ukrainiens tués, et Moscou de 498 morts dans ses rangs (unique bilan côté russe, annoncé le 2 mars), alors que le Pentagone parlait de 2.000 à 4.000 morts russes en 14 jours.
Côté civil, aucun bilan n’est disponible. Au moins 596 personnes ont péri, selon un décompte de l’Onu qu’elle estime sans doute très inférieur à la réalité. Un premier journaliste est mort dimanche, l’Américain Brent Renaud, et plusieurs agences onusiennes ont exigé le même jour l’arrêt des attaques contre les personnels et infrastructures de santé en Ukraine.
C’est dans ce contexte que doit reprendre le dialogue entre les deux belligérants, à partir de 10H20 (09H20 HB) via visioconférence.
Les informations en direct:
9h59: Kiev réclamera aux pourparlers lundi avec Moscou un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes
L’Ukraine a affirmé lundi qu’elle exigerait une trêve immédiate et le retrait des forces russes lors d’une nouvelles session de négociations avec Moscou prévue par visioconférence dans la journée, près de trois semaines après le début de l’invasion.
“Nos positions n’ont pas changé : la paix, un cessez-le-feu immédiat, le retrait de toutes les troupes russes, et seulement après cela nous pourrons parler de nos relations de voisinage et de nos différends politiques”, a déclaré Mykhaïlo Podoliak, un négociateur et conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans une vidéo sur Twitter.
9h19: Kiev, “une ville en état de siège”
La capitale est désormais “une ville en état de siège”, selon les mots d’un conseiller du président ukrainien. Dans la nuit de dimanche à lundi, l’armée de l’air ukrainienne a annoncé que des avions russes tentaient de bombarder les positions défensives ukrainiennes dans la région de Kiev.
09h03: le chef de la diplomatie d’Iran mardi à Moscou pour évoquer le dossier nucléaire
Le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian doit se rendre mardi à Moscou, quelques jours après un arrêt brutal des discussions sur le dossier nucléaire iranien lié à de nouvelles exigences russes. Cette visite a été annoncée lundi par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Téhéran, Saïd Khatibzadeh. M. Amir-Abdollahian “se rendra mardi à Moscou” pour poursuivre les discussions sur le nucléaire, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
Il y a une dizaine de jours, les déclarations optimistes fusaient sur une entente imminente pour sauver un accord conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien.
Mais le 5 mars, la Russie, frappée par des sanctions occidentales après l’invasion de l’Ukraine, demandait aux Américains la garantie que ces mesures de rétorsion n’affecteraient pas sa coopération économique avec l’Iran.
Des revendications jugées “hors sujet” par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, mais qui ont stoppé net les discussions à Vienne visant à sauver l’accord de 2015.
Conclu par l’Iran d’un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne de l’autre, cet accord est censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie.
Mais il s’est délité après le retrait en 2018 de Washington, décidé par l’ex-président Donald Trump, qui a rétabli les sanctions contre l’Iran. En réaction, l’Iran s’est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire. Les négociations avaient repris après l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche.
L’Iran est engagé depuis plusieurs mois dans des pourparlers à Vienne avec les grandes puissances -Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne, pour relancer l’accord de 2015.
Les Etats-Unis qui n’ont pas de relations diplomatiques avec l’Iran y participent indirectement.
8h51: Le dirigeant tchétchène Kadyrov, fidèle de Poutine, assure se trouver en Ukraine
Le dirigeant de la république russe de Tchétchénie Ramzan Kadyrov, un protégé du président Vladimir Poutine, a assuré lundi se trouver en Ukraine aux côtés des forces de Moscou qui mènent une offensive dans le pays. M. Kadyrov, dénoncé par les ONG internationales pour les graves violations des droits humains qui ont lieu dans sa république du Caucase, a publié sur Telegram une vidéo le montrant en tenue militaire en train d’étudier des plans autour d’une table avec des soldats dans une salle.
Il a ensuite assuré dans un message que cette vidéo avait été tournée à Gostomel, aérodrome situé près de Kiev, la capitale ukrainienne, capturé par les forces russes dans les premiers jours de leur offensive. Cette information n’a pas pu être vérifiée de manière indépendante.
“L’autre jour, nous étions à environ 20 km de vous, les nazis de Kiev, et maintenant nous sommes encore plus proches”, a écrit M. Kadyrov, appelant les forces ukrainiennes à se rendre, “ou vous serez finis”. “Nous vous montrerons concrètement que la pratique russe enseigne la guerre mieux que la théorie étrangère et les recommandations des conseillers militaires”, a-t-il ajouté. Ramzan Kadyrov, qui dirige la Tchétchénie d’une main de fer, est un fidèle du Kremlin et dispose d’une milice paramilitaire à ses ordres, les “kadyrovtsy”.
8h47: Pékin dénonce la désinformation des Etats-Unis
La Chine a dénoncé lundi une désinformation de la part des Etats-Unis après que la presse américaine a rapporté que Moscou avait demandé une aide militaire et économique chinoise en réponse aux sanctions occidentales contre sa guerre en Ukraine.
“Ces derniers temps, les Etats-Unis propagent des fausses nouvelles à l’encontre de la Chine”, a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, interrogé sur des informations du New York Times.
8h20: Deux victimes supplémentaires du bombardement de l’hôpital de Marioupol
La jeune femme enceinte, sortie blessée des décombres de l’hôpital pédiatrique bombardé le 9 mars à Marioupol, est décédée. Son bébé n’a pas non plus pu être sauvé, rapporte l’AP ce lundi. La photo de cette jeune Ukrainienne avait fait le tour du monde, symbolisant l’horreur de la guerre pour les civils de Marioupol, ville portuaire encerclée par les forces russes.
7h55: Le réseau social Instagram devenu inaccessible en Russie
Le réseau social Instagram, propriété du géant américain Meta, est devenu inaccessible lundi en Russie, qui l’accuse de propager des appels à la violence contre les Russes en lien avec le conflit en Ukraine.
Le rafraîchissement dans l’application était impossible lundi matin, tandis que le site était inaccessible sans VPN, ont constaté des journalistes de l’AFP. Instagram se trouve désormais aussi sur la liste des sites en “accès restreint” publiée par le gendarme des télécommunication Roskomnadzor, y rejoignant les réseaux Facebook, Twitter et plusieurs médias critiques du pouvoir russe.
7h52: Au moins un mort dans une frappe contre un immeuble à Kiev
Une frappe contre un immeuble résidentiel à Kiev a fait lundi au moins un mort et 12 blessés, ont indiqué les secours ukrainiens, au moment où les combats font rage aux abords de la capitale que les troupes russes cherchent à encercler.
Sur leur compte Telegram, les services d’urgence ukrainiens ont indiqué qu’un bâtiment de huit étages du quartier d’Obolon, dans le nord de Kiev, avait été touché à l’aube vraisemblablement “par un tir d’artillerie”, causant un incendie qui a depuis été maîtrisé par les pompiers. Dans un premier temps, cette source a indiqué dans un communiqué que deux personnes avaient été retrouvées sans vie dans les décombres, avant d’effacer ce message et de revoir le bilan à la baisse à un seul mort pour l’heure.
Selon les services d’urgence, trois autres personnes ont été hospitalisées et neuf ont reçu des soins et une prise en charge sur place. Les secours ont publié des images montrant des habitants, dont des personnes âgées, être évacués de l’immeuble endommagé, aux vitres soufflées, via l’échelle d’un camion de pompiers.
7h36: Moscou accuse l’Occident de vouloir orchestrer “un défaut de paiement artificiel” de la Russie
Le ministère russe des Finances a estimé lundi que les sanctions visant Moscou à cause du conflit en Ukraine visaient à provoquer un défaut de paiement artificiel de la Russie.
“Les déclarations selon lesquelles la Russie ne peut remplir ses obligations concernant sa dette publique ne correspondent pas à la réalité”, a dit le ministère dans un communiqué, relevant que “le gel des comptes en devises de la Banque de Russie et du gouvernement peut être vu comme le désir de pays étrangers de provoquer un défaut artificiel”.
5h57: La Crimée et le Donbass sont reliés par un corridor terrestre, selon la Crimée
La Crimée, péninsule annexée par la Russie, et la région séparatiste pro-russe du Donbass à l’ouest de l’Ukraine sont désormais reliés par un corridor terrestre, a fait savoir lundi matin le vice-premier ministre de la Crimée, Georgi Muradov via l’agence de presse publique russe Ria Novosti. “L’autoroute de la Crimée vers Marioupol est sous notre contrôle”, affirme-t-il. Il assure que cela va aider les résidents de la région de Donetsk à s’approvisionner en biens humanitaires.
Toutefois, l’Ukraine n’a pas confirmé cette annonce.
La constitution d’une connexion terrestre entre les régions séparatistes d’Ukraine et la Crimée est perçue comme un des objectifs de l’invasion de la Russie en Ukraine.
4h41: La diplomatie ukrainienne critique la politique de l’Allemagne envers Moscou
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a critiqué l’Allemagne pour sa politique à l’égard de la Russie. Lors d’une participation à un débat politique sur la chaîne allemande ARDdimanche, M. Kuleba a accusé l’Allemagne d’avoir contribué à la situation actuelle de la Russie. L’Ukraine espère par conséquent que Berlin va dès lors en faire assez pour stopper la Russie dans son invasion de l’Ukraine, a ajouté le diplomate.
Décrivant l’Allemagne et la Russie comme des “pays partenaires”, M. Kuleba a affirmé toutefois escompter que l’Allemagne aide l’Ukraine à obtenir assez d’armes pour se défendre, à punir la Russie avec des sanctions supplémentaires et soutienne l’Ukraine dans sa demande d’accession à l’UE.
Le ministre des Affaires étrangères a reconnu que l’accession au bloc serait un long processus mais a insisté que l’Ukraine appartenait à l’Europe, ajoutant qu’avec l’Ukraine en son seing, l’Europe serait plus sûre.
M. Kuleba a aussi averti que le président russe, Vladimir Poutine devait être arrêté car l’Ukraine n’allait pas être sa seule cible.
3h31: Les “ramifications” du conflit en Ukraine n’épargnent pas les chantiers de construction
L’Association Des Entrepreneurs Belges de grands travaux signale que le conflit en Ukraine présente des “ramifications” qui n’épargnent pas le secteur. La “stupéfiante ascension” des prix des matériaux et les délais de livraison entrainent des “réactions en chaîne imprévisibles aux répercussions exponentielles pour les grands chantiers”, assure l’ADEB dans un communiqué lundi. Ces grandes entreprises “appellent leurs clients à réfléchir avec elles aux solutions créatives visant à traverser ensemble les importantes turbulences actuelles”.
L’association affirme soutenir le principe préconisé par la Confédération construction d’une formule de révision ou de prix journalier, “la meilleure façon de gérer les relations contractuelles dans ces moments de grande incertitude”, stipule le communiqué.
En effet, “de nombreux contrats privés sont actuellement basés sur des prix fixes ce qui, au regard de la conjoncture actuelle, se révèle très pernicieux pour les entreprises qui ne peuvent assumer seules une telle hausse de prix. Lorsqu’elles peuvent la répercuter ce n’est que partiellement, et donc intenable dans ce contexte de hausse spectaculaire”, explique l’ADEB
L’association soulève aussi la question de la migration ukrainienne inverse, observant un phénomène de retour de travailleurs ukrainiens, souvent actifs dans la construction et les transports, vers leur pays d’origine pour défendre leur nation. “Une situation qui s’ajoute aux délais prolongés de livraison de matériaux et à l’augmentation des prix”, note l’ADEB.
3h23: La Russie a demandé à la Chine un appui militaire et économique
Les autorités américaines avancent que la Russie a demandé un appui militaire à la Chine dans le cadre de l’invasion de l’Ukraine pays voisin de la fédération, rapportent les médias anglo-saxons dimanche. The Financial Times, Washington Post et le New York Times font partie des médias citant des fonctionnaires américains anonymes qui affirment que Moscou a demandé de l’aide à Pékin depuis le début de l’invasion de l’Ukraine fin février. Cependant, ces sources ne donnent pas de détails sur les armes ou munitions que la Russie espère de la sorte obtenir.
Selon le New York Times, la Russie a aussi demandé une aide économique pour l’aider à surmonter les sanctions internationales.
Il n’était pas encore clair non plus qu’elle a été la réponse de la Chine à cet égard, selon ces publications.
“Je n’ai jamais entendu parler de ça”, a réagi un porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington à plusieurs médias.
Le gouvernement chinois n’a ni condamné ni approuvé l’offensive de la Russie et s’est abstenu de la qualifier d'”invasion” par son allié.
Le Premier ministre chinois Li Keqiang a appelé à la retenue dans le conflit ukrainien afin d’éviter une catastrophe humanitaire, mais il s’est également prononcé contre les sanctions internationales contre la Russie.
Un soutien direct de la Pékin à la Russie, mettrait la Chine en conflit avec les partisans de l’Ukraine, notamment l’Union européenne et les États-Unis.
Ces informations ont été publiées avant une réunion entre le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, Jake Sullivan, et le haut responsable de la politique étrangère de la Chine, Yang Jiechi, prévue à Rome lundi.
Les deux responsables et leurs équipes “discuteront des efforts en cours visant à gérer la compétition entre nos deux pays et discuteront de l’impact de la guerre de la Russie contre l’Ukraine pour la sécurité régionale et mondiale”, a indiqué Emily Horne, la porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, dans le communiqué.
“Nous surveillons étroitement la mesure dans laquelle la Chine fournit, d’une manière ou d’une autre, qu’elle soit matérielle ou économique, une assistance à la Russie”, a dit dimanche sur CNN Jake Sullivan, ajoutant que “c’est un sujet de préoccupation pour nous”.
“Et nous avons fait savoir à Pékin que nous ne resterons pas passifs et ne laisserons aucun pays compenser les pertes de la Russie dues aux sanctions économiques”, imposées depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, a-t-il insisté.
“Il y aura absolument des conséquences en cas d’importantes actions visant à contourner les sanctions”, a prévenu Jake Sullivan.
3h02: Moscou a menacé des compagnies occidentales d’arrestations et de saisies (WSJ)
Les autorités russes, qui ont déjà durci le ton face aux entreprises étrangères souhaitant se retirer du pays, ont directement menacé certaines d’entre elles, les prévenant de possibles arrestations de responsables ou de saisie de leurs actifs, affirme dimanche le Wall Street Journal. Des procureurs russes ont émis des avertissements via des appels, des lettres ou des visites, à l’encontre de compagnies de tous secteurs, dont Coca-Cola, McDonald’s, Procter & Gamble, IBM et Yum Brands, la maison mère des chaînes KFC et Pizza Hut, affirme le quotidien économique en citant des sources proches du dossier.
Ils ont notamment menacé d’arrêter les responsables critiquant le gouvernement ou de saisir les actifs, y compris ceux relatifs à la propriété intellectuelle.
Après l’invasion de l’Ukraine, des sanctions économiques sans précédent ont été imposées par des gouvernements occidentaux et une liste grandissante d’entreprises ont annoncé leur retrait de la Russie ou la suspension de leurs activités dans le pays.
Les autorités russes ont multiplié les mesures pour éviter les fuites de capitaux et soutenir le rouble.
Sans aller jusqu’à prononcer le mot “nationalisation”, Vladimir Poutine s’est dit pour la nomination d’administrateurs “externes” à la tête de ces entreprises “pour les transférer à ceux qui veulent les faire fonctionner”.
Le parquet russe a aussi ordonné vendredi un “contrôle strict” des entreprises étrangères annonçant la suspension de leurs activités. Il a prévenu qu’il surveillerait notamment le respect de la législation du travail, sous peine de poursuites pénales.
Face aux menaces directes, au moins une entreprise a décidé de limiter les communications avec ses employés en Russie de peur que les e-mails et textos soient interceptés tandis que d’autres ont évacué des responsables, affirme le Wall Street Journal.
Coca-Cola, McDonalds, Procter & Gamble et Yum Brands n’avaient pas répondu dimanche soir à une sollicitation de l’AFP.
2h26: Kiev assure que les troupes russes préparent de nouvelles attaques en divers lieux
L’armée ukrainienne a annoncé lundi très tôt que les troupes russes tentaient d’affermir leurs positions dans les zones occupées, maintenir le tempo de leur offensive et de se préparer à de nouvelles attaques, deux semaines et demi après l’invasion du pays. L’enemi se met en formation et déplace des réserves stratégiques à nos frontières”, a déclaré l’Etat-major ukrainien dans un bulletin quotidien cité par l’agence dpa. La communication ajoute que de nouvelles attaques sont prévue sur les villes de Kharkiv, Soumy et la périphérie de Kiev.
L’armée ukrainienne annonce aussi que les forces russes ont détruit des infrastructures militaires stationnaires et civiles dans le pays, à l’encontre du droit international.
Les informations ne pouvaient pas être vérifiées de manière indépendante.
Au nord, la capitale est désormais “une ville en état de siège”, selon les mots d’un conseiller du président ukrainien cité par l’AFP. Ses habitants ont fait des provisions de vivres et de médicaments et les autorités installé des barricades, face à l’étau russe se resserrant toujours plus sur la capitale.
Une nouvelle session de pourparlers entre responsables russes et ukrainiens se tient lundi matin, sous des auspices plus positifs que les précédentes, même si le conflit s’est étendu ces derniers jours à l’ouest de l’Ukraine, aux portes de l’Otan.
Des milliers de militaires ont perdu la vie depuis près de vingt jours et le lancement de l’invasion russe du territoire ukrainien, le 24 février: Kiev faisait état samedi d'”environ 1.300″ soldats ukrainiens tués, et Moscou de 498 morts dans ses rangs (unique bilan côté russe, annoncé le 2 mars), alors que le Pentagone parlait de 2.000 à 4.000 morts russes en 14 jours.
Côté civils, au moins 596 personnes ont péri, selon un décompte de l’ONU qu’elle estime sans doute très inférieur à la réalité. Un premier journaliste est mort dimanche, l’Américain Brent Renaud, et plusieurs agences onusiennes ont exigé le même jour l’arrêt des attaques contre les personnels et infrastructures de santé en Ukraine.
00h35: Les autorités de sûreté nucléaire s’inquiètent de la fragilisation des centrales
Le président du réseau des autorités de sûreté nucléaire d’Europe de l’Ouest (Wenra), aussi directeur général de l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), s’inquiète de la “fragilisation” de la sûreté nucléaire dans l’Ukraine en guerre. “La première question me paraît être la fragilisation de la sûreté, que ce soit à cause des coupures d’alimentation électrique ou à cause des difficultés éprouvées par les personnels pour exercer leur mission” estime Olivier Gupta dans un entretien au quotidien économique français Les Echos daté de lundi.
Des lignes électriques importantes permettant d’assurer une capacité de refroidissement constante sont “détériorées” et la chaîne logistique pour l’arrivée des pièces de rechange sur les sites nucléaires ukrainiens, est “fragilisée”, constate-t-il après des réunions d’experts sur le sujet.
A la centrale ukrainienne de Zaporojie, bombardée le 4 mars par les Russes qui l’occupent depuis, “deux lignes” électriques sur quatre “sont toujours fonctionnelles”, mais la communication “entre la centrale et l’extérieur est devenue difficile” ajoute M. Gupta.
Pour celle de Tchernobyl, “nous avons conclu qu’il n’y aurait pas de risques significatifs de rejets dans l’environnement” en cas de perte d’alimentation électrique sur une durée longue, a-t-il ajouté.
Mais, “à Tchernobyl, il n’y a plus ni téléphone fixe, ni téléphone mobile et l’Autorité de Sureté ukrainienne n’a pas reçu d’email depuis 24 heures” a déploré le responsable.
A Kharkiv, il a été prévenu de “dommages sur un centre de recherche qui héberge un réacteur piloté par une source de neutrons”: “Il y a eu des dégâts sur certains bâtiments, mais à notre connaissance, les matières nucléaires n’ont pas été touchées” a-t-il dit.
00h03: un journaliste américain tué et un autre blessé près de Kiev
Un journaliste américain a été tué et un autre blessé par balles dimanche à Irpin (Ukraine), dans la banlieue nord-ouest de Kiev, théâtre de violents combats depuis plusieurs jours, a-t-on appris de sources concordantes. Brent Renaud, un photographe et réalisateur indépendant de 50 ans, est le premier journaliste étranger à être tué depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février. Un journaliste de la télévision publique ukrainienne avait été tué le 1er mars dans le bombardement russe de la tour de télévision de Kiev.
M. Renaud travaillait pour Time Studios sur un projet portant sur le thème des réfugiés, a indiqué le média.
“Nous sommes anéantis par la perte de Brent Renaud”, a déclaré le rédacteur en chef de Time, Edward Felsenthal, dans un communiqué. “Nous sommes de tout coeur avec les proches de Brent. Il est essentiel que les journalistes puissent couvrir sans risque l’invasion et la crise humanitaire en cours en Ukraine”.
Les deux journalistes américains ont été touchés à la mi-journée alors qu’ils circulaient en voiture avec un civil ukrainien, également blessé, a précisé à l’AFP Danylo Shapovalov, un médecin engagé auprès des forces ukrainiennes qui a pris en charge les victimes.
Brent Renaud “a reçu une balle dans la nuque et a été tué sur le coup”, a-t-il précisé.
Un journaliste de l’AFP a vu le corps du journaliste tué, qui avait ses papiers d’identité sur lui, y compris une ancienne carte d’accréditation du New York Times.
23h52: Zelensky réclame une zone d’exclusion aérienne sinon “les roquettes vont tomber sur l’Otan
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a à nouveau exhorté lundi l’Otan d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays, prévenant qu’à défaut l’organisation risquait de voir des “roquettes russes” tomber sur ses Etats membres. “Si vous ne verrouillez pas notre ciel, ce n’est qu’une question de temps, les roquettes russes vont tomber sur votre territoire, sur le territoire de l’Otan, sur les maisons des citoyens de l’Otan”, a déclaré M. Zelenskydans une allocution vidéo diffusé peu après minuit.
Il s’exprimait au lendemain de frappes aériennes russes sur une base d’entraînement ukrainienne située à une vingtaine de kilomètres de la Pologne, membre de l’Otan et de l’UE, près de la ville ukrainienne de Lviv (ouest).
Selon les Ukrainiens, ces bombardements ont fait 35 morts et 134 blessés.
“Trente missiles sur la seule région de Lviv”, a déclaré le président. “Il ne se passait rien qui puisse menacer le territoire de la Fédération de Russie. Et à seulement 20 kilomètres des frontières de l’Otan.”
“L’an dernier, j’avais clairement prévenu les dirigeants de l’Otan que si des mesures préventives sévères n’étaient pas prises contre la Fédération de Russie, elle déclencherait la guerre”, a-t-il ajouté.
Le général polonais Waldemar Skrzypczak, ex-commandant de l’armée de l’air, avait indiqué plus tôt dans la journée que cette base servait à la formation d’unités de la légion étrangère, avec des volontaires qui arrivent en Ukraine pour combattre les Russes. C’est là également qu’arrive une partie de l’aide militaire livrée par les pays occidentaux à l’Ukraine depuis son invasion par la Russie le 24 février.
Concernant le journaliste américain Brent Renaud, tué près de Kiev dimanche, “c’était une attaque délibérée de l’armée russe”, a assuré le président ukrainien. Un autre journaliste américain se trouvant dans le même véhicule que le défunt a été blessé, ainsi qu’un civil ukrainien.